RATABOUILLADE à MONS-la-TRIVALLE: 25 et 26 Février 2017 organisée par Michel Medina |
Crédit photo: alain - Compte-rendu: victor |
![]() |
|
Domaine du Jaur | |
![]() |
|
|
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
![]() |
![]() |
|
|
|
![]() |
|
![]() |
|
|
|
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
|
Compte-rendu de Victor Sieso | |
Vtt de février, vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 février 2017 : Le gîte du Jaur, en proche vallée d’Orb (tout près de la confluence des deux rivières, d’où le nom) était complet, 29 personnes dénombrées, un abri, des salles, dortoirs que pour nous, la belle affaire pour des retrouvailles locales 20 ans après (pour mémoire, en 1997, pour février, c’était le presbytère de Mons, retenu par Gilbert de Beaune qui nous avait réunis. Heureusement les archives des uns et des autres sont là pour rappeler ces faits). Oui mais voilà qu’un mail du 16 février 2017 vient nous annoncer le forfait de JP et de Nadine, dûment comptés parmi les 29. Nouvelle qui aurait pu paraître fâcheuse et dommageable pour le projet. Déjà, songer à organiser de loin ce séjour, au moment de la terrible nouvelle à propos du diagnostic pour JP- c’était en septembre dernier, au sortir du séjour savoyard vététiste de Régis- ça n’était pas évident, tout le monde était resté dans l’expectative. Le cap a été maintenu malgré tout, sous l’égide de Michel et Martine, les inscriptions étaient finalisées autour de la fin 2016, et voilà que le fil conducteur principal de ces ratabouillades doit déclarer forfait, le mauvais sort comme il dit s’étant acharné cette fois sur Nadine après s’être attardé sur lui. Les vététistes allaient-ils pouvoir seulement vététer à coeur joie ? Pas besoin de demander l’avis au grand absent de cette édition d’hiver 2017, qui souhaitait dans ce courriel un bon séjour à tous : il nous aurait assurément enjoints d’y aller sans retenue, en nous éclatant autant qu’on le pourrait ! ![]() Le pays de Roquebrun Avec les années qui défilent au calendrier, la probabilité que l’un de nous vienne à ne pas devoir ou pouvoir participer – ne parlons pas de ne plus ! – à ces rencontres maintenant bien assises dans le décor ne fera qu’augmenter. Des fidèles pris par l’âge, la maladie, l’éloignement, l’empêchement, se font porter pâles au gré des saisons qui vont s’effeuillant. Pourtant cette « ratabouillade médinesque » comme l’a souligné Guy du Vigan a bien eu lieu : après coup, il est aisé de proclamer que l’événement est passé comme une lettre à la poste, servi en cela par un ciel bleu sans partage. ![]() A l’adret de Roquebrun Lettre à la poste ? Quelle bonne âme a eu la bonté de penser aux cartes postales à faire parvenir, dûment remplies et cosignées, à tous ces absents de la première et de la dernière heure ? On ne quittera pas le gîte du Jaur sans nous être acquittés de ce geste manuscrit d’amical souvenir à l’égard de celles et ceux d’où qu’ils soient, de Pieusse ou de Limoux, de Castelnau, d’Ambert, de Palavas, de Carnon. Revenons à nos moutons, à mes moutons devrais-je dire : je me suis inscrit pour deux nuitées, celles classiques de vendredi et samedi, négligeant la possibilité d’un lundi pourtant alléchant ; la faute, si l’on peut dire, à des impératifs de suite d’un règlement de succession, qui finira bien par me lâcher les basques j’espère un de ces quatre ! Donc m’appesantissant sur le programme des 3-4 jours élaboré par nos 3M (qui ne sont que deux vous l’aurez compris), j’ai remarqué la proposition du Grassois Gérard pour le vendredi après midi, une courte balade au départ de Roquebrun . Je vais répondre présent, et nous serons trois, pas plus, Gérard, Claude et moi-même pour cette intronisation introduction au séjour méridional hivernal. ![]() Un col de plus ! C’est bien vivants que nous partons du cimetière de Rioquebrun, je vais délaisser la récolte des poireaux des champs et des asperges des taillis pour une flopée de cols en une vingtaine de bornes. L’Orb brille dans ses flots rapides agités à la fois par le débit rapide et par le vent d’ouest qui a fini par rendre le ciel bien plus propre qu’il ne l’était en matinée. Les branches encore nues sur les arbres bordant le fleuve - peupliers, aulnes et saules- se balancent en tous sens. On va en gober du vent sur les pentes de schiste encadrant le village : de 13 heures à 16 heures, on ira glaner sept huit ensellements, parfois douteux, tel un certain col « de la Vigne », demain les cols « incertain » et « du village » se feront la part belle au panthéon des homologables limite. L’ami Gérard qui a inscrit électroniquement un certain parcours du facteur (un centcoliste du coin ?) gère les allées et venues, les points de retournement à partir des données fournies par son GPS fixé au guidon. Les altitudes des ensellements rasent la hauteur des flots de la rivière (on dépassera à peine la côte 200 m), pourtant les pentes abruptes, les pourcentages affolants, les passages en poussage seront présents pour cette courte mise en jambes. On va franchir, passer ou repasser en des lieux aux noms chargés de consonances bien de chez nous : serre Ayrolle, Cabal, Maurènze, Gour de la Taule, Castel, Vernède, le tout dernier Bézenèdes à 222 m étant le plus coriace, au SE de Roquebrun comme un petit « in cauda venenum » (dans la queue le poison)… La reconnaissance n’a pas été problématique, un début d’ouverture pour les deux grands jours qui restent à venir. Retour en vallée du Jaur donc, au gîte, que je découvre : le soleil est encore haut, c’est bien la première fois que j’arrive parmi les premiers au point de rendez-vous et d’étape. L’ancien hôtel restaurant que j’ai vu comme tel tant et tant de fois lors de mes passages cyclotouristes dans le secteur s’est converti en structure d’accueil pour les groupes. Faut dire qu’il est bien situé pour permettre d’aller écumer dans les environs, du Caroux granitique aux Avants-Monts schisteux moins hérissés mais presque aussi vastes dans leur étalement de collines et reliefs ne passant jamais les 1000 mètres. Le gîte est à nous pour trois nuits, un traiteur apportera les repas du soir, nous avons prévu des en-cas pour le pique nique du midi. A part le couple Castelnauvien, nous serons bien tous présents, pas de défection supplémentaire de dernière heure, l’Emile qui a raté quelques éditions est même de retour. ![]() Flaque argileuse en plein passage Dans la vaste salle du bas, où seront servis repas et petits déjeuners, nous n’aurons aucune difficulté à préparer les solides apéritifs qui scellent nos rencontres après des mois, voire des années d’absence. A voir tous ces visages rayonnants, joufflus, souriants, on ne lit guère l’empreinte du temps qui passe : l’amitié et l’exercice bien entendu conservent, c’est indéniable ; la météo qui se veut bonne ajoute à l’agréable ambiance générale, elle prévoit du bleu sans entrave toute la fin de semaine et même pour le début de la suivante. Comme dirait Jean-Marie, cela nous change du spectral et sombre rideau de pluie du Pouget voici juste un an, et on a mérité cela ! cqfd. A contrario de nombreuses éditions, il n’y aura pas de mise en place en voiture et à distance : toutes les explorations se feront au départ du gîte, les vélos peuvent rester dans le patio, ce qui pourrait laisser un peu plus de temps pour les dormeurs. Nous avons un programme bien étalonné, chiffré, identifié 16 à 18 cols pour samedi, 11 le lendemain, autant pour les inscrits du lundi mais sur un parcours plus ramassé et difficultueux. On ne dépassera pas les 50 kilomètres, soit six-sept heures de roulage, arrêts compris, et le total des montées restera plus que raisonnable, un peu plus de 1000 mètres globalement. Mais qui s’occupera des dames qui ne pédalent pas ? Chantal , Pierrette et Alex iront faire un peu de vélo de route, en discontinuité ou en solo, les autres dames sans Nadine ont tout de même prévu des balades sur Vieussan, Olargues, Roquebrun, peut-être même un passage à la fête du cochon à St Pons ![]() Visite du vignoble dans les Avant-Monts Nous voici donc une bonne vingtaine en ce samedi clair et lumineux, même pas froid, à gravir dès la sortie d’Ornac les premières pentes face à Cebenna, la dame couchée, figure de proue tutélaire, ange gardien de ces montagnes carousiennes surplombant le Languedoc (je n’ose dire l’Occitanie qui est bien trop vaste), silhouette qui hantera nos visions ces deux principales journées. Vrai qu’il faut avoir de l’imagination pour identifier un profil féminin dans le dessin des courbes hissées au dessus de Mons, moi je vois surtout des belvédères lumineux, des sommités occupées par une chapelle, un arbre isolé sur la hauteur, un roc qui pointe sa dent contre l’azur. On passe les interlignes d’altitude en changeant de paysage végétal, aux chênes verts omni présents succède l’étage des châtaigniers ou des résineux. Les hêtres seront toutefois quasiment absents de nos pérégrinations. ![]() Printemps précoce au sud du Caroux A tourner autour de la cime du coin, le Naudech pointant à 752 m, on a fini par s’en approcher, au point que je me décide à la gravir en un bref aller retour, avec la complicité d’un Bernard, qui peut quand il veut appuyer un peu plus fort sur les manivelles pour se payer une variante imprévue (le Naudech n’est pas un col mais un pic !). Il faut saluer ce belvédère mirador permettant d’embrasser la plaine, la mer, les monts de Pyrène et du massif central, jusqu’aux lointaines Péalpes et au Ventoux, d’ailleurs il y aura des amateurs, Francis et Jacques en l’occurrence, pour s’y hisser le lendemain. ![]() Amandier, c’est ton heure ! Est-ce bien au « grand col R1 » (ainsi signalé sur la feuille de route) près duquel nous avons fait la halte repos repas du midi ? Tant de cols en succession en absence de carte me désoriente, me déroute, un peu comme quelqu’un d’éméché, en ébriété. Mais le temps ineffablement doux et généreusementensoleillé ne se prête-t-il pas en un tel décor de monts libres de nuages et presque enfin de chasseurs à une légère ivresse ? C’est l’avant dernier jour de chasse au calendrier et ils seront peu nombreux en effet les « pistoleros » à tirailler dans les fourrés. On doit du côté des Nemrods commencer à songer à la saison prochaine, à la pêche qui va ouvrir en mars, à ranger le matériel, peut-être les traqueurs de gibier ont-ils épuisé leur stock de munitions, balles et plombs de tout calibre ? ![]() Les ombres suivent los hombres ! Alain et Chantal de Muret sont là, qui ont préféré s’abstenir de tout effort, l’un à cause de sa récente intervention, l’autre par souci de solidarité : ils sont parvenus avec la voiture, on ne sait trop par quelle route ou piste, jusqu’à ce col pour partager un verre d’apéritif basque et quelques victuailles. Alain le plus titré en cols de notre groupe peut bien se permettre un break, d’autant que les pointages du secteur il a dû les valider depuis belle lurette ! On se mettrait bien en short, certains ont adopté cette tenue dès le départ, pourtant, je supporterai les collants au long de ces journées irradiant de douce lumière. ![]() Les trois kilomètres optionnels du col de la Fusto se transformeront en exploration prolongée sur des hauteurs inconnues. Francis a bien sa carte papier, il a repéré l’erreur au départ, je ne sais trop comment, le groupe finira par se ressouder au dit col, en dépit d’une chasse à la recherche de Christine qu’on avait cru un instant égarée, livrée à elle-même dans le vaste dédale de chemins multiples. C’est que sur ces pistes anonymisées ou simplement numérotées dfci lorsque c’est le cas, on a tôt fait de prendre la tangente, c'est-à-dire la mauvaise direction, et là gare à l’addition d’efforts pour rattraper ses erreurs ! ![]() Un peu de granite à côté des schistes L’ombre du soleil n’a pas manqué sous les chênes, au pied des pins noirs, dans le maquis dense, puisque le ciel dégagé a laissé toute sa place à l’astre du jour. L’ombre de l’absent Jean-Pierre a néanmoins plané toute la journée au fond des coeurs, personne ne prendra ombrage si j’affirme que la plupart d’entre nous durent avoir une pensée pour l’exclu volontaire du séjour, qui aurait pu venir, qui était à deux doigts de venir et qui n’a pas été là. On pourra toujours se consoler, atténuer ce vide, en songeant que lui seul a pu commander un aussi beau temps, avec un soleil comme ça, à défaut de l’entonner en collectif vespéral et choral ! Tout le samedi s’est déroulé au sud de l’Orb et du Jaur, sur les flancs de ces Avants-Monts qu’on aura donc pas mal épluchés, écumés. Et nous y reviendrons encore demain, les cols ça n’est pas ça qui manque, les ensellements fourmillent, pour les amateurs c’est cocagne sans être paradis ! Le col Fumat est sous celui de la Bacoulette, il suffit de se pointer à la ruine de même nom et le tour est joué, fastoche ! Michel et Martine ont fait porter le déroulé de découverte bien hors du Caroux. Seuls les prétendants du lundi auront droit à une intrusion vers les sols granitiques plus élevés, avec passage entre autres au col du Bardou, non loin de l’antre escarpé des gorges d’Héric, un haut lieu du Languedoc. Les veinards ! ![]() Courbou hameau planqué Qu’annonce l’air rafraîchi du soir et la pureté du ciel côté couchant ? Car il y aura de fait un coup de balai du mistral by night, une descente de froid pour le lendemain, qui ne fera qu’accentuer la netteté des horizons, et nous laissera avec la chance d’un long week-end totalement débarrassé des brumes, des nuages et des pluies. Certes, de petits incidents ont émaillé le déroulé des balades, une crevaison de Jean-Marie pour samedi, une autre le dimanche pour Guy, et puis ces plaquettes de frein rebelles et bruyantes que Gérard précautionneux a pu changer, aidé de ses lunettes et par d’autres mains expertes. ![]() Malviès Les moments intenses, en des secteurs mystérieux, ont continué d’émailler nos grimpettes, nos descentes sur ces versants étonnants des Avant-Monts. Ainsi la découverte d’insolites sites anciennement habités, de vieux hameaux, aujourd’hui en partie restaurés, relevés de leurs ruines, restitués à leur beauté initiale, j’ai nommé Malvies,Fenouillède, Julio, La Salle et Courbou surtout. Il y a du grain à moudre pour chercher le nom de l’instrument agricole qui gisait dans une courette intérieure là haut : s’agissait-il d’un moulin à glands, d’une broyeuse de bogues, certainement pas comme l’indiquait Martine d’un trieur de rutabagas ! ![]() Accessoire d’antan (Fenouillède) Pervenches et violettes ont fait leur apparition bleutée sur les talus ; la bruyère cendrée se prépare à garnir ses hautes tiges des clochettes finement parfumées qui déferleront pour Pâques, l’ellébore embaume parfois au détour d’un virage abrité et exposé au soleil, le buis se retient d’envoyer le sucre mielleux de ses étamines blondes ; il reste encore du temps pour les poireaux, les asperges, avant celui des salsifis, des coquelicots et des bourraches, pour la cure de salades amères de printemps. Il n’est pas encore venu le moment des iris multicolores, des cerisiers tout blancs, des lilas mauves. La nature discrètement avance ses pions, offrant son éventail de renouvellement végétal et floral. Se rend-on assez compte du bonheur que nous avons à pouvoir capter, année après année, ces transformations qui réenchantent le monde, sans compter le flirt des oiseaux qui finiront presque par nous saouler comme le rossignol des nuits de juin ? Combes de silence, loin au dessus des décibels bourrus mais charmants des rivières bien en eau, ubacs ombreux chargés de repaires secrets, trous perdus, qui tous portent un nom, sont chargés de légende, où l’imaginaire s’emballe en découvrant les appellations vernaculaires des lieux : ces endroits furent occupés, habités au moins momentanément, comme sites de travail, de culture et d’élevage et sans doute de vie. Des traces de pierre en attestent, sous la forme de murettes anciennes, de chemins vaguement pavés, de murs mangés par les lierres, de cabanes capitelles en dur qu’on a dû répertorier et qu’on relève de ci de là. De vielles carcasses d’automobiles d’une époque révolue viennent parfois occuper en intrus ces recoins où s’aiguise la curiosité. Nos ancêtres construisaient beau sans le savoir, sans ce souci initial de faire joli, mais simplement avec la volonté de bâtir efficace, fonctionnel. Des gars qui ne sont sans doute pas des originaux ou des marginaux se sont lancés dans le débroussaillage, la réoccupation de certaines de ces aires délaissées, ce qui peut aller du simple « casot » au vaste domaine tendu de pâturages en friche. On pourrait y voir renaître un jour des surfaces fourragères, avec vesces, luzerne, sainfoin, pois. ![]() Comme une antique caravane livrée aux bois Autres souvenirs et anecdotes de ces caracolantes journées : St Martin des oeufs, sa chapelle où en effet on apportait des oeufs sans doute pour attirer la fertilité, faire qu’advienne l’abondance des récoltes. Le refuge de la Diane des chasseurs, où pendant que Martine s’évertuait à alerter les secours pour récupérer éventuellement un certain Georges égaré que nous avions en effet trouvé dans un état bizarre près du refuge ouvert, je dévoilais sournoisement derrière une feuille de papier qui n’était pas une feuille de vigne une affriolante origine du monde : vrai que les chasseurs doivent trouver longuette l’attente du gibier, et qu’il faut bien se distraire quand dehors il fait gris et froid. On ne tarira pas d’éloges sur l’organisation irréprochable du séjour. Rendez vous a été pris oralement pour un refuge en septembre du côté de la face nord du Galibier, l’ami Régis va s’occuper de tout ça, y compris qui sait en dénichant une autre Marjorie pour nous servir la macaronade de là bas, les crozets. ![]() Le soleil partout traverse Naudech autant que la Dame Couchée du Caroux auront dominé ce week-end sudiste avec leur svelte ou lourde silhouette altière. Que serait la pédalée ouvrageuse en quête de R1-S1 et autres cv optionnels ou non s’il n’y avait un autre type de dégustation, celle qui excite les papilles, avec les saveurs de terroir, des douceurs, salaisons, charcutailles et autres spécialités à croquer ou à boire amenées par chacun d’entre nous, du miel de Milou au chèvre de Rocamadour, du vin d’orange ou de citron à la tapenade maison, des pâtés parfumés aux saucissons poivrés, des magrets tendres aux fruits secs ou aux oranges du midi, et bien sûr jusqu’à la grolle communautaire où chacun siffla sa part de liqueur alcoolisée aromatisée de café brûlant. Tant et plus qu’il n’y avait presque plus de place dans les estomacs ou d’appétit en surplus pour déguster les plats mitonnés par le traiteur. On fera quand même honneur au riz et au veau d’un soir, à la macaronade du dîner de samedi, façon montagnarde et non sétoise comme ce fut le cas au Pouget. A notre habitude, pas toujours recommandable, on prend de la bouteille seulement après en avoir bien vidé ! Quid du lundi où je ne fus point là ? Cerise sur le gâteau qui ne fut pas paraît-il une mince affaire, la douzaine de participants restants durent affronter un passage à gué dont j’imagine l’eau glacée, où Francis photographe aguerri blessera son auriculaire droit je ne sais trop comment (peut-être contre les dents d’un antique araire qu’il a fixée en passant). Moi qui me suis contenté les deux jours et demi où je fus présent d’un corpus poétiques de chemins, je fus épargné par le portage, le poussage, le bain de pieds (le pédiluve dixit Nadine qui a bien vu les photos), mais qui sait si je ne suis pas venu dans une autre vie, celle entre deux âges, lors de mes pérégrinations vagabondes pédestres démesurées ? Car Airette, Bardou, Sécadou, ça me parle pardi ! ![]() Face au Naudech et au Jaur Comme dirait Gastounette, les additifs, la mise en place, les rectificatifs, ça se mijote. La flamme des ratabouillades, comme celle du Canigou de la Saint Jean, doit rester vive. Les doubles rencontres annuelles de février et septembre, et là c’est Martine qui le souligne, doivent dédoubler le temps qui passe, redoubler l’envie d’être ensemble. Texte et images ne sauraient restituer des émotions à vivre sur le terrain, mais entre les lignes, au détour des pixels, se cache quelque empathie certaine, une joie partagée. Allez, terminons un peu à la manière poétique d’un Atahualpa Yupanqui chantant ce vétéran, cet « ancien » qui allait de l’avant : « prendida la magia de los caminos, con un deguello de sol que les muestra la tarde, adelante por esos cerros, el arriero va » (pris par la magie des chemins, où le soleil déversait tout son trop plein, avançant à travers ces collines, le grand père va), et « los arrieros », c’est nous, dans le civil du moins, car nos coeurs restent jeunes ! Et pour rester dans la veine poétique, j’adjoins une autre citation : la réalité désaltère l’espérance (Char). Non, ce n’est pas qu’un rêve, retrouver la densité initiale des premières entrevues, nous saurons en fournir la preuve dans pas longtemps. ![]() St Vincent d’Olargues Epilogue : deux jours après notre lumineuse escapade, une descente de pluie et de neige est venue envelopper la région, et jardins de blanchir, et montagnes de recouvrer leur aspect hivernal, et flocons givrés de tomber de Mazamet à Carcassonne, et d’abondance ! On a eu chaud, c’est le cas de le dire : la tempête de ciel bleu a cédé la place à la giboulée de ciel gris. Il s’en fallut de peu qu’on ne soit chahutés par un revers du capricieux hiver ! (vendredi, 30km, environ 600 m dénivelé, samedi 52 km, environ 1400 m dénivelé, dimanche 48 km, environ 1300 m dénivelé) ![]() Rouairoux, début mars ; col de la Gardiole |
|